Alors que France Assureurs et la Mutualité Française souhaitent proposer au gouvernement une réduction des remboursements dans le cadre du dispositif « 100 % santé », le SDA alerte sur les risques d’un tel recul. Il déplore l’absence de concertation et appelle à cibler en priorité les véritables sources d’économies : les frais de gestion des complémentaires santé. Parmi les soins concernés, l’audiologie est un enjeu central. Le SDA rappelle qu’un essai publié dans The Lancet démontre qu’un appareillage auditif réduit de 48 % le déclin cognitif chez les personnes âgées à risque. Ces aides auditives, intégrées aux politiques de prévention dans plusieurs pays européens, sont reconnues comme essentielles pour le « bien vieillir ». Pour le syndicat, remettre en cause leur prise en charge serait incohérent au regard de leur efficacité prouvée. Parallèlement, les frais de gestion des complémentaires ont connu une hausse de 33 % entre 2011 et 2022, soit deux fois l’inflation, selon une récente mission sénatoriale. Cette dérive serait alimentée par des dispositifs coûteux comme les plateformes de « réseaux de soins », dont l’impact reste contesté. Selon le syndicat, leur suppression pourrait contribuer à réduire significativement ces frais. Le SDA pointe également la complexité du système de tiers payant des complémentaires, composé de multiples opérateurs. Unifier ces dispositifs, à l’image de ce qui existe pour l’Assurance maladie, permettrait une gestion plus efficiente, plus sécurisée et bénéfique pour les professionnels comme pour les patients. Enfin, la prise en charge de pratiques non fondées scientifiquement – telles que la naturopathie ou la sophrologie – représente une dépense en forte hausse, jugée peu justifiée par le Sénat. Pour le SDA, avant d’envisager des restrictions sur des soins validés et utiles, il est indispensable d’engager un débat transparent sur la régulation des frais de gestion et la pertinence des prestations prises en charge. Une orientation que le syndicat juge plus cohérente avec les enjeux de financement et de qualité des soins.
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