Face à la pénurie croissante de médecins spécialistes, l’Académie nationale de médecine alerte sur la situation critique de plusieurs disciplines, en particulier les ORL et propose une série de mesures structurantes pour en atténuer les effets. Dans un rapport daté du 24 juin 2025, elle formule un constat sans équivoque : le système actuel ne répond plus aux besoins de santé des populations. Parmi les douze spécialités médicales en déclin, l’ORL figure en cinquième position, juste devant l’ophtalmologie. Si la densité globale de spécialistes médicaux a augmenté ces quinze dernières années, cette croissance profite essentiellement aux médecins hospitaliers, tandis que les praticiens libéraux, eux, reculent. Or, la baisse des effectifs ORL, combinée à un vieillissement de la population et à l’explosion des pathologies chroniques, compromet sérieusement l’accès aux soins, notamment dans les territoires sous-dotés.
Un système à bout de souffle
– Organisation des soins centrée sur l’offre, pas sur les besoins réels.
– Disparités territoriales croissantes.
– Délais d’attente pouvant atteindre plusieurs mois.
Les recommandations clés de l’Académie
- Territorialiser la formation
– Antennes universitaires hors CHU.
– Stages en libéral obligatoires.
– Internat régionalisé et assistanat territorial.
- Planifier les besoins
– Zonage par spécialité basé sur des indicateurs locaux de santé.
– Prise en compte de la réalité épidémiologique et démographique.
- Rendre les territoires attractifs
– Logement, conditions d’exercice, crèches, accès au plateau technique.
– Valorisation du statut et de la rémunération.
- Faciliter l’accès aux soins
– Accès direct à certains spécialistes comme les ORL sans passer par un médecin traitant.
Une stratégie de long terme
L’Académie appelle à une gestion régionale intégrée mobilisant ARS, collectivités, professionnels et universités. Elle insiste sur une politique nationale fondée sur une approche populationnelle, la souplesse et la réactivité. Sans une réforme ambitieuse, l’académie souligne que le risque est clair : un effondrement silencieux mais irréversible de certaines spécialités médicales, au détriment des patients les plus fragiles.
Le rapport complet est consultable ici.
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