Face à une envolée continue des dépenses de santé, la Mutualité française souhaite recentrer les remboursements sur les soins les plus essentiels. Son président, Éric Chenut, a détaillé cette position dans une interview accordée au journal Les Échos le 11 avril. L’objectif affiché est clair : contenir la hausse des coûts en limitant certains remboursements jugés excessifs ou peu prioritaires. Parmi les propositions envisagées : allonger les délais de renouvellement pour le remboursement des lunettes (tous les trois ans au lieu de deux) ou des audioprothèses (tous les cinq ans au lieu de quatre). La Mutualité française, qui regroupe les complémentaires santé à statut mutualiste, dénonce un système de “pseudo-gratuité” incitant les assurés à ne plus mesurer le coût réel des prestations. Selon Éric Chenut, seule une action ciblée sur la dynamique des dépenses permettra de rendre le système de santé plus durable. Par ailleurs, la fédération propose de revoir le périmètre du « contrat responsable et solidaire », soutenu par l’État, pour recentrer les remboursements sur le “socle des soins essentiels”. À terme, cela pourrait signifier une baisse significative des montants remboursés pour certains équipements comme les montures de lunettes ou les culottes menstruelles. Les soins dentaires et l’appareillage auditif pourraient également être concernés par cette refonte. Les assureurs privés, qui couvrent environ un tiers du marché de la complémentaire santé, semblent partager cette volonté de réforme. Les deux grandes fédérations du secteur prévoient ainsi de remettre prochainement à l’exécutif une série de propositions communes. Cette réflexion intervient dans un contexte de hausse marquée des dépenses de santé : selon les chiffres de la Drees, la dépense courante de santé a augmenté de 20 % entre 2019 et 2023, représentant désormais 11,5 % du PIB français.
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