Une personne sur trois de plus de 50 ans cache sa perte auditive, de peur d’être jugée. C’est l’un des constats d’une vaste recherche internationale publiée dans l’ International Journal of Audiology, qui souligne combien la surdité reste marquée par des stéréotypes liés au vieillissement et au handicap. Dirigée par la Dr Katie Ekberg (Flinders University) et la Professeure Louise Hickson (University of Queensland), l’étude met en lumière l’impact bien au-delà de la simple difficulté d’entendre : baisse de l’estime de soi, isolement, troubles de mémoire et parfois dépression. Près de 60 % des participants, interrogés en Australie, aux États-Unis et au Royaume-Uni, déclarent avoir été moqués ou pris à la légère. Beaucoup choisissent alors de taire leurs difficultés, accentuant leur mal-être. Un décalage de perception apparaît aussi entre professionnels et patients. Tandis que les cliniciens s’inquiètent de l’image des appareils auditifs, les patients redoutent avant tout la stigmatisation liée à la perte auditive elle-même. Or, beaucoup jugent les aides actuelles discrètes, technologiques et efficaces. L’étude rappelle qu’engager la conversation est une étape clé : ceux qui osent en parler sont plus enclins à recourir à un appareillage. Mais ce premier pas reste souvent le plus difficile. Pour briser ce tabou, les chercheurs proposent des outils pratiques, comme des infographies à utiliser en consultation. Leur message est clair : la réussite d’un appareillage ne repose pas seulement sur la technologie, mais aussi sur la capacité à comprendre et à accompagner les freins psychologiques et sociaux.
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