En préparation de la journée nationale de l’audition du 14 mars, la JNA a organisé, ce matin, une conférence de presse axée sur les acouphènes. À cette occasion, l’association a publié les données exclusives d’une enquête (PESA) réalisée avec France Acouphènes et la collaboration la société d’études Sanoïa, auprès des personnes concernées afin d’évaluer le poids économique et social des acouphènes. Objectif avoué : recueillir des données quantitatives pour que ces troubles auditifs soient reconnus comme handicap invisible.
Différents chiffres ont été exposés durant l’événement, formant ainsi une masse importante d’informations inexploitées sur la fréquence, les effets et les frais engendrés par les acouphènes en France. À travers une enquête collaborative baptisée « PESA » et dirigée conjointement avec la société d’études Sanoïa, l’association a analysé les réponses de plus de 1 500 personnes atteintes de ce trouble auditif, via un formulaire contenant 137 questions. Les éléments les plus éloquents révèlent que :
- Près d’un tiers des patients victimes d’acouphènes n’ont jamais consulté ;
- Pour près de deux tiers des patients consultant pour leurs acouphènes, se sont adressés principalement à un médecin spécialisé ORL (75%) ou à un généraliste (17,2%) ;
- Chez environ la moitié des patients, la cause sous-jacente de leurs acouphènes a été identifiée ;
- Une proportion significative de patients (27,6%) attribue ses symptômes à un traumatisme sonore particulier ;
- De nombreux facteurs externes aggravent souvent les symptômes chez ces patients, notamment le stress, le bruit ambiant et le manque de sommeil ;
- 19% des personnes interrogées sont reconnues travailleurs handicapés en raison d’une affection différente, généralement une perte auditive ou un désordre anxieux / dépressif ;
- 30% des acouphènes sont vécus comme sévères ou catastrophiques ;
- Comme pour la perte auditive, il s’écoule souvent un long moment entre le début des symptômes et la prise en charge.
Outre l’impact social causé par les acouphènes, ces derniers représentent également un coût substantiel. 16% des participants ont déjà eu besoin de poser un congé maladie en rapport direct avec leur pathologie, tandis que 11,4% affirment avoir modifié leur emploi ou procédé à une réorientation professionnelle suite à l’aggravation de leurs symptômes. 19% des personnes interrogées (hors étudiants et retraités) précisent avoir subi une perte de salaire comprise entre 2 000€ et 4 000€ en région Ile-de-France. S’agissant des coûts associés aux traitements, ils s’élèvent à approximativement 840,75€ par an et par patient uniquement pour les consultations et les examens, dont 296,75€ remboursés par la Sécurité sociale. Les coûts générés par les dispositifs médicaux, atteignent eux 1 512,75€ / an et par patient, dont 382,15€ pris en charge par la Sécurité sociale.
Il convient toutefois de noter que ces chiffres ne prennent pas en compte les arrêts de travail. Toutefois, l’étude PESA estime qu’en extrapolant sur le nombre probable de personnes souffrant d’acouphènes permanents (4,9 millions), le coût global cumulé, pour les patients et pour la société, s’élève à 12 milliards d’euros par an.
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