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Jeux vidéo et troubles auditifs : enquête exclusive sur une pratique à risque

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Dans le cadre de la Journée de l’Audition qui aura lieu demain, l’Association Nationale de l’Audition dévoile une étude inédite* menée en partenariat avec l’Ifop qui met en lumière un phénomène préoccupant : l’impact des jeux vidéo sur la santé auditive. Avec 38 millions de joueurs en France, cette pratique concerne toutes les tranches d’âge et catégories sociales, mais les risques pour l’audition restent largement méconnus.

Un joueur sur deux concerné par des troubles auditifs 

L’étude révèle que 50 % des joueurs ayant utilisé le son lors d’une session ont ressenti une gêne auditive. Parmi eux :

– 36 % signalent une sensibilité accrue au bruit après avoir joué.

– 35 % ont souffert de sifflements ou de bourdonnements.

– 23 % ont expérimenté une perte auditive momentanée.

Ces chiffres soulignent un paradoxe : alors que 79 % des Français déclarent être confrontés à des gênes auditives, dont 26 % régulièrement, seuls 41 % considèrent que les jeux vidéo peuvent représenter un risque pour l’audition.

Des habitudes de jeu favorisant les troubles auditifs 

L’exposition au volume sonore joue un rôle clé dans ces troubles :

– Les joueurs activant le son jouent en moyenne 2h02 par session, et 18 % y passent plus de trois heures.

– Le volume moyen utilisé est de 4,3 sur 10, mais 12 % des joueurs le règlent entre 7 et 10, soit au-dessus des seuils recommandés.

– Le volume maximal atteint 5,8 sur 10, mais 39 % des joueurs montent à 7 sur 10 ou plus.

Les plus jeunes sont particulièrement à risque :

– 60 % des 18-24 ans ont déjà ressenti de l’hyperacousie, contre 44 % en moyenne.

– 42 % d’entre eux ont souffert d’acouphènes ou d’hyperacousie après une session de jeu.

– 29 % éprouvent au moins occasionnellement des difficultés à entendre des sons faibles après avoir joué.

Une prévention encore insuffisante 

Si 45 % des joueurs adoptent au moins une mesure de prévention, seuls 14 % en appliquent trois ou plus. Le principal frein est le manque de perception du risque (85 % estiment que ce n’est pas nécessaire), suivi par la crainte d’un impact négatif sur l’expérience de jeu (24 %).

Des solutions pourraient pourtant être mises en place :

– 67 % des joueurs seraient favorables à une fonctionnalité permettant d’ajuster le niveau sonore des différents éléments du jeu.

– 64 % accepteraient une réduction automatique du volume en cas de risque avéré.

– 58 % se disent ouverts à des alertes incitant à baisser le volume.

Face à ces constats, l’ANA appelle les pouvoirs publics à renforcer la sensibilisation dès le plus jeune âge et à l’intégration de dispositifs de prévention adaptés aux usages des joueurs pour limiter les comportements à risque et prévenir les troubles auditifs précoces.

*Enquête réalisée du 30/01 au 6/02, via questionnaire auto-administré en ligne, auprès d’un échantillon de 1 003 personnes représentatif de la population française de 15 ans et plus.

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