En 2024, l’Assurance Maladie a détecté et stoppé un montant record de 628 millions d’euros de fraudes, soit une hausse de 35 % par rapport à 2023. Parmi ces fraudes, celles liées aux audioprothèses ont connu une explosion spectaculaire, passant de 21 millions en 2023 à 115 millions d’euros en 2024, soit une multiplication par plus de cinq en un an. Face à l’ampleur du phénomène, l’Assurance Maladie a renforcé ses contrôles et durci les sanctions. De nombreuses mesures ont été mises en place : radiations, refus de conventionnement de centres d’audioprothèses et poursuites pénales. Objectif : mettre un terme aux pratiques frauduleuses, qui vont de la facturation abusive à des remboursements indus en passant par des prescriptions détournées.
Dans un post Likedin, publié ce matin, Brice Jantzem, le président SDA rappelle que le syndicat alerte les autorités depuis plusieurs années sur les failles de la réglementation et les risques de fraude. Il a proposé des solutions comme l’identification systématique des professionnels via leur carte CPS. De nombreux signalements, notamment grâce à des lanceurs d’alerte, ont conduit à des enquêtes des CPAM et à des reportages médiatiques.
À l’automne dernier, le SDA a également plaidé pour l’application rapide d’un avenant rendant la carte Vitale obligatoire pour le tiers-payant, afin de limiter les abus. Plus récemment, une étude menée avec des étudiants en Data Science a permis de quantifier des indicateurs de fraude potentielle sur des données anonymisées.
Si ces efforts ont permis de mieux encadrer la profession, le SDA estime que les mesures prises restent insuffisantes pour protéger le public. Il milite désormais pour la création d’un Ordre des audioprothésistes, qui disposerait des moyens nécessaires pour assurer un contrôle efficace des pratiques professionnelles.
Pour sa part, Le SYNEA, qui s’interroge sur la nécessité d’une instance ordinale, a salué la fermeté des actions menées par l’Assurance Maladie. Le syndicat souligne qu’il y participe d’ailleurs activement en remontant systématiquement les informations en sa possession, alimentant ainsi les procédures contre les fraudeurs, “principalement des escrocs extérieurs à la profession”.
L’Assurance Maladie, quant à elle, dit poursuivre le renforcement de ses outils de lutte contre la fraude, avec des contrôles accrus et des sanctions plus sévères. Une tendance qui devrait se poursuivre dans les années à venir pour garantir l’intégrité du système de santé.
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