Dans une tribune parue dans Les Echos, Luis Godinho, vice-président du SDA et membre du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie, réagit aux récentes propositions des fédérations de complémentaires santé visant à faire des économies sur le dispositif « 100 % Santé ». Il plaide pour une transformation en profondeur du système des complémentaires santé, qu’il juge à la fois inéquitable et inefficace. À ses yeux, l’organisation actuelle accentue les inégalités : les ménages les plus modestes consacrent jusqu’à 10 % de leurs revenus à leur couverture santé, contre à peine 2 % pour les plus aisés. Les personnes âgées, dont les primes ne tiennent pas compte des revenus, se trouvent elles aussi désavantagées. « Le système pénalise les plus fragiles, qui ont pourtant les besoins les plus importants », alerte-t-il.
Alors que certaines fédérations proposent de restreindre les remboursements dans le cadre du dispositif 100 % Santé, Luis Godinho appelle à regarder ailleurs pour faire des économies. Il pointe les frais de gestion en forte hausse, les commissions versées aux courtiers, ainsi que la multiplication des dispositifs coûteux — notamment les plateformes de soins ou le remboursement des médecines dites alternatives.
Plutôt que d’abolir les complémentaires au profit d’un régime unique, il défend une voie médiane : celle d’une « assurance complémentaire obligatoire, universelle et mutualisée ». Une proposition qui, selon lui, permettrait de simplifier les contrats, mieux répartir les cotisations et alléger significativement les coûts de gestion.
Inspirée de travaux déjà évoqués par le Haut Conseil dès 2022, cette réforme viserait à réconcilier équité d’accès, lisibilité pour les assurés et soutenabilité économique. « Une refonte du modèle s’impose », insiste-t-il, estimant que le statu quo n’est plus tenable face aux déséquilibres croissants du système.
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