10 à 15% de la population mondiale serait concernée par les acouphènes. Selon l’Inserm, « La grande majorité des acouphènes sont d’origine neurosensorielle et résultent d’anomalies du fonctionnement de la voie auditive, qui peuvent survenir à tous les niveaux, de la périphérie (oreille) jusqu’au cortex ». Une récente étude, menée aux Etats-Unis par des chercheurs de l’Institut spécialisé Massachusetts Eye and Ear et publiée dans la revue Scientific Reports, apporte de nouveaux éléments sur l’origine des acouphènes. Les scientifiques ont recruté 201 personnes déclarant n’avoir jamais eu d’acouphènes de leur vie pour la plupart, et 64 en ayant déjà souffert. Toutes ont passé des tests d’audition et avaient une “audition normale”. En revanche, après avoir mesuré l’activité du nerf auditif et du tronc cérébral, les chercheurs ont découvert que ceux qui souffrent de ces bourdonnements affichent une perte du nerf auditif non détectée par les tests auditifs conventionnels et présentent une hyperactivité du tronc cérébral. Ainsi, face à cette perte de nerf auditif, le cerveau agirait en compensant et en augmentant l’activité des neurones impliqués dans la perception du son. C’est cette réponse cérébrale qui créerait des bruits fantômes parfois insupportables. Le Dr. Stéphane F. Maison, directeur clinique de la clinique des acouphènes au Mass Eye and Ear hospital à Boston, coauteur de l’étude, souligne que cette découverte “offre un espoir de traitement, voire de guérison des acouphènes, en envisageant la régénération des fibres nerveuses auditives endommagées.” En attendant, si cette découverte rapproche l’espoir d’un futur remède, il n’existe à ce jour aucun traitement. Actuellement, il s’agit principalement de préserver au mieux le capital auditif en masquant le plus possible les acouphènes.
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