Le récent appel à candidatures du « réseau de soins » Kalixia soulève des interrogations sur l’utilité réelle de ces plateformes dans le secteur de l’audioprothèse. Selon le Syndicat des audioprothésistes (SDA), ces réseaux, « non seulement n’ont jamais réduit le reste-à-charge des patients, mais n’ont aucunement évité l’envolée de la fraude en audioprothèse et ont contribué à la dégradation de la qualité des prestations ». Face à la hausse des coûts des complémentaires santé, le SDA appelle à une refonte complète de ce système et à la gestion de la gamme des aides auditives à prix libres, de classe 2, par une nouvelle négociation entre les pouvoirs publics, les complémentaires, les représentants des professionnels et les usagers.
L’appel de Kalixia, clôturé le 28 octobre, vise à constituer son réseau de soins pour la période 2024-2028. Cette démarche a suscité des préoccupations parmi les audioprothésistes, qui s’interrogent sur les informations demandées, telles que le nombre d’aides auditives délivrées ou le chiffre d’affaires. Le SDA note que ces données confidentielles « ne sont pas exigées par l’Assurance maladie et ne disent rien de la qualité des pratiques ».
Pour le syndicat, ces plateformes « autoproclamées réseaux de soins », s’appuient sur des conventions signées sans négociation préalable et échappent au contrôle des pouvoirs publics. Le SDA précise d’ailleurs avoir été informé que des professionnels reconnus coupables de fraude continuent d’être agréés par certains réseaux. L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a également souligné que ces entreprises, « non soumises aux codes de déontologie », « opèrent sans véritable contrôle ni contre-pouvoir », rendant impossible une évaluation fiable de la qualité des soins.
Le syndicat rappelle qu’en 2018, le gouvernement a lancé le dispositif « 100 % santé », permettant à de nombreux Français d’accéder à des soins dentaires et auditifs sans reste-à-charge. Une réforme qui selon lui a répondu à l’échec des réseaux de soins, qui n’ont pas aidé les plus modestes et ont limité le choix des praticiens. Et de préciser qu’avant 2019, le reste-à-charge en audioprothèse était stable et que ce n’est qu’avec la mise en oeuvre du « 100 % santé » qu’il a enfin diminué. Preuve pour le SDA que les réseaux de soins, en intégrant de nouveaux acteurs, n’ont pas réduit la fraude et ont contribué à la dégradation de la qualité des soins.
Dans un contexte de hausse des tarifs des complémentaires santé, le SDA insiste sur l’urgence d’une action corrective, comme l’indiquent les recommandations de l’IGAS, qui préconisent « une évaluation juridique approfondie du dispositif conventionnel sur lequel reposent les réseaux de soins » et « l’amélioration de la sécurité des données à caractère personnel et médical collectées par les réseaux de soins ».
Au vu de ces enjeux, le SDA appelle à une refonte complète des réseaux de soins pour garantir une meilleure qualité des prestations et restaurer la confiance des usagers.
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