Cette information a été révélée par nos confrères de la RTBF qui ont mené l’enquête. La chaîne a notamment suivi une jeune étudiante malentendante moyenne de naissance qui devait acquérir de nouveaux appareils. Premier constat, dans les 3 enseignes testées, tous les professionnels, après un rapide audiogramme et test d’audition, ont systématiquement proposé l’appareil le plus cher de leur gamme, à savoir des appareils Bernafon, Oticon et Resound vendus la paire entre 5 300 et 5 550 euros. Heureusement, une intervention de
l’Inami (acteur-clé de la sécurité sociale en Belgique) entre en jeu si le modèle vendu rentre dans la liste des appareils remboursés. L’aide financière dépend surtout de l’âge du patient. Dans le cas de l’étudiante témoin, âgée de 21 ans, elle percevra 1 500 euros d’intervention. Soit tout de même une dépense personnelle entre 3 800 et 4050 euros. Un reste charge qui reste conséquent pour beaucoup. Certes, comme le précise nos confrères de la RTBF, les appareils auditifs coûtent cher. Un tarif que les enseignes justifient notamment par la durée du service offert. En effet, pendant 5 ans, le client pourra revenir entretenir son appareil, le régler autant de fois qu’il le désire, le faire réparer, obtenir un appareil de remplacement et une nouvelle batterie pour les modèles avec chargeur. Il n’empêche que les audiciens ont pour obligation de proposer un appareil performant
entièrement remboursé ou presque par la sécurité sociale. Lorsque le témoin a évoqué ce type d’appareil, les professionnels se sont gaussés en dénigrant les appareils dits “remboursés” (750 euros). D’ailleurs la RTBF précise bien qu’aucun appareil d’entrée de gamme n’a été montré et qu’il n’y en avait tout simplement pas en magasin. Face à cette pratique, de nombreux Belges n’hésitent plus franchir la frontière pour venir s’équiper en
France. À titre d’exemple, la chaîne sort les chiffres : le même modèle (Oticon More 1) vendu en Belgique, hors intervention Inami, 2250 euros pièce, s’affiche à 1180 euros en France. La bonne nouvelle pour nos voisins belges, c’est que l’Inami intervient aussi pour un appareil acheté à l’étranger à condition d’acquérir un appareil “listé” et pris en charge et si l’audicien est bien reconnu en France. En revanche, la prise en charge de l’Inami se fera par contre à hauteur de 75% du montant prévu, l’audicien français n’étant pas agréé en Belgique. Toutefois, la RTBF souligne que même avec une intervention partielle de l’Inami, les clients belges qui s’équipent en France se “frottent les mains”. Et de citer l’exemple de Paul, 66 ans qui au lieu de payer en Belgique 5000 € moins 1426 de remboursement soit 3574 euros de votre propre poche pour une paire d’aides auditives, vous payerez dans ce laboratoire français pour les mêmes appareils haut de gamme 2370 euros – 1046 euros de
l’Inami, soit un coût total de 1324 €. En clair, une différence de : 2.250 € ! Pour expliquer ces coûts ultra-concurrentiels, les responsables français contactés par la chaîne ont indiqué bénéficier d’une marge allégée de 25% (contre 50 à 60% chez nous), de coûts de fonctionnement rationalisés en magasins (les audiciens n’accueillent pas, ne vendent pas et ne s’occupent pas des relances commerciales) et de volumes de vente qui pèsent dansles négociations avec les fabricants. Reste qu’aujourd’hui les clients belges sont de plus en plus nombreux en France et notamment à Lille.
Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter.
Commentaires fermés.