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9e Baromètre Bruit & Santé Auditive au Travail : le bruit, un risque encore sous-estimé pour la santé mentale et auditive

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À l’occasion de la 10ᵉ Semaine de la Santé Auditive au Travail, l’Association Nationale de l’Audition (ANA) publie la 9ᵉ édition de son Baromètre « Bruit et Santé Auditive au Travail », soutenu par le groupe Lourmel et la Fondation Pour l’Audition. Ce nouvel état des lieux, inédit par son analyse par catégories de salariés, révèle une réalité préoccupante : plus d’un actif sur deux (56 %) se dit gêné par le bruit au travail, et près des trois quarts (73 %) estiment qu’il a des effets délétères sur leur santé.

Une gêne omniprésente, quel que soit le secteur ou l’âge

L’étude montre que la nuisance sonore dépasse désormais les environnements traditionnellement bruyants. Si l’industrie (65 %) et les ateliers ou chantiers (66 %) restent les plus concernés, les bureaux ouverts (64 %), l’administration (61 %), le commerce (53 %) et les services (51 %) sont également touchés. Le bruit s’impose ainsi comme un facteur commun à l’ensemble des milieux professionnels, conséquence directe de l’intensification des échanges, du télétravail et de la multiplication des interactions numériques. Fait notable : la gêne ne varie pas selon l’âge. Les moins de 35 ans sont aussi affectés que leurs aînés (56 % dans les deux cas), signe que le bruit est devenu une composante structurelle du travail contemporain.

Des conséquences sur la santé, mais aussi sur les relations au travail 

Au-delà des atteintes auditives (52 %), les nuisances sonores fragilisent les équilibres psychiques et sociaux. Près de six salariés sur dix (58 %) estiment que le bruit contribue à dégrader la qualité des relations professionnelles : incompréhensions avec la hiérarchie (44 %), agressivité dans les échanges (41 %), tensions ou conflits d’équipe (41 %) et comportements de repli (38 %).  Ces effets, revenus à leur niveau d’avant la pandémie, traduisent une lassitude diffuse et une perte de cohésion dans les collectifs de travail. Ils s’ajoutent à une fatigue, une irritabilité et un stress qui touchent plus d’un salarié sur deux.

Des populations particulièrement vulnérables 

Les femmes apparaissent les plus exposées aux répercussions psychologiques et cognitives : 77 % déclarent au moins un effet du bruit sur leur santé, principalement la fatigue (64 %) et les difficultés de concentration (60 %). Les ouvriers sont davantage touchés sur le plan auditif, avec 44 % d’acouphènes et 38 % de surdité déclarée. Les salariés à faibles revenus (moins de 900 € par personne au foyer) cumulent les vulnérabilités : 64 % d’entre eux rapportent des répercussions auditives, accompagnées de troubles du sommeil (45 %) et d’hypertension (35 %). À l’autre extrémité, les plus diplômés (82 %) décrivent des impacts plus cognitifs : perte de concentration (66 %), stress (58 %) ou irritabilité (67 %).

Une prévention encore trop timide 

Malgré la généralisation du problème, la prévention peine à s’imposer. À peine un quart des actifs (27 %) ont demandé un équipement de protection individuelle contre le bruit et 22 % ont effectué un test auditif. Les télétravailleurs, plus sensibles à la qualité de leur environnement, sont légèrement plus proactifs, tandis que les travailleurs sur site, habitués à la gêne, se montrent plus passifs.  Les ouvriers et les salariés de l’industrie restent les plus enclins à s’équiper (jusqu’à 57 % dans certains secteurs), reflet d’une culture de prévention plus ancrée. En revanche, les actifs à faibles revenus (pourtant plus exposés) ont souvent moins accès à ces dispositifs.

Des employeurs encore en retrait face à la nuisance sonore 

Seule la moitié des salariés interrogés (51 %) déclarent que leur employeur agit contre le bruit. Les actions consistent le plus souvent en la distribution d’équipements individuels (30 %) ou de casques de communication (28 %), loin devant les aménagements d’espaces de travail (23 %) et les campagnes de sensibilisation (19 %). Les écarts sont significatifs entre secteurs : 75 % des salariés de l’industrie bénéficient de dispositifs de prévention, contre seulement 40 % dans l’administration et 30 % dans les métiers en contact avec le public. Ces derniers restent les plus démunis face à un bruit désormais considéré comme « normal » dans leur activité.

Un enjeu de santé publique encore sous-estimé 

Alors que la santé mentale est déclarée « grande cause nationale 2025 », l’ANA alerte sur la sous-évaluation du bruit dans les politiques de prévention des risques psychosociaux. L’association appelle à repenser la réglementation, encore trop uniforme, pour mieux protéger les populations vulnérables et intégrer la santé auditive dans la qualité de vie au travail. Pour l’ANA, la « plainte du bruit » est désormais objectivée : elle ne relève plus d’un simple inconfort mais d’un véritable indicateur de mal-être. Le bruit au travail doit être reconnu comme un facteur de risque à part entière pour l’audition, pour la santé mentale et pour la cohésion sociale.

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